Le monde se divise en deux : ceux qui ont, un jour, fait souffrir l'être aimé, et ceux qui vivent persuadés de ne l'avoir jamais fait.

Voilà voilà. 

Le monde se divise en deux : le Journal de Mickey et Pif Gadget.

O le doux temps de la guerre froide, où tout était si simple.

Le monde se divise en deux : ceux qui tendent vers une limite finie, et ceux qui tendent vers l'infini

L'infini, c'est toujours plus fatigant.

Le monde se divise en deux : ceux qui pensent "vinaigrette" quand on leur dit "artichaut", et ceux qui pense "begin the beguine"

Voilà voilà.

Le monde se divise en deux : les grégaires et les asperger.

Les asperger ont le syndrôme de la petite sirène : chaque pas vers l'autre est un couteau qui s'enfonce dans le pied.

Le monde se divise en deux : ceux qui font exprès, et ceux qui ne font pas exprès.

On se demande toujours si ceux qui ne font pas exprès ne l'ont pas, quand même, un tout petit peu fait exprès.

Le monde se divise en deux : les égoïstes et les altruistes.

Les altruistes ont une empathie très développée qui leur permet de penser à eux lorsqu'ils pensent aux autres.

De sorte qu'on pourrait considérer qu'il n'y a que des égoïstes en ce bas-monde.

Le monde se divise en deux : les rationnels, et les irrationnels.

On aurait tord de croire que les rationnels sont plus simples. Prenez un rationnel entier, par exemple. Ou un rationnel irréductible. C'est presque aussi compliqué à manipuler qu'un irrationnel.

Le monde se divise en deux : ceux qui veulent sauver les éléphants, et les autres.

Voilà voilà. 

Le monde se divise en deux : ceux qui sont à l'heure et ceux qui sont en retard.

C'est réducteur, de dire que je suis en retard. La vérité est que j'ai une conscience assez molle de la temporalité.

Le monde se divise en deux : ceux qui arrivent à manger sans se faire de taches, et ceux qui ont cessé d'acheter des pantalons blancs.

Je confesse à Dieu tout-puissant, je reconnais devant mes frères que j'ai taché. Oui, j'ai vraiment taché.

Le monde se divise en deux : ceux qui vivent par nécessité, et ceux qui vivent par addiction.

Demain, j'arrête d'écrire. Demain.

Le monde se divise en deux : les réels et les complexes.

Les complexes sont fascinants. En apparence ils sont simples. Mais quand on s'avance un peu plus, on entrevoit au fond d'eux cette altérité irréductible qui donne du relief à leur être. 

Le monde se divise en deux : les Yvelines, et le reste du monde.

Voilà voilà.

Le monde se divise en deux : ceux qui mangent les frites avec les doigts, et ceux qui prennent une fourchette.

Pourquoi diable est-ce toujours meilleur quand on y met les doigts ?

Le monde se divise en deux : ceux qui regardent des écrans et ceux qui regardent leur pieds.

Il reste encore des gens qui regardent autre chose, mais je crains qu'avec le temps ils ne deviennent de plus en plus rares.

Le monde se divise en deux : les naïfs et les haters.

Ou plus exactement : chaque individu naît 100% naïf, 0% hater; la proportion va s'inversant au cours de la vie selon une pente déterminée par une équation contenant des constantes (les gènes), des variables (l'environnement) et des effets aléatoires (la sérendipité).

Le monde se divise en deux : ceux qui ont rencontré Zonzon, et les autres.

Voilà voilà.